Carte blanche | Zoom sur...

HASSAN HAJJAJ

“Je veux partager avec le monde entier ce que je connais du Maroc-une énergie, une attitude-l’inventivité et le glamour de la mode de rue; le superbe graphisme véhiculé par les objets du quotidien; le bonheur et la force de caractère des gens..”

Si vous ne le connaissez pas encore, vous avez sûrement été happé par une de ses œuvres sans savoir le nom du talent qui se cache derrière. Jennifer de la Yummy Team nous présente Hassan Hajjaj où la promesse de l’évasion, du voyage, de la réflexion et de l’art.

Né à Larache en 1961, adolescent,il quitte son village avec sa famille pour émigrer à Londres.

Nourri de cette double culture marocaine et britannique, cet artiste puisera sans cesse entre ces deux nations ses sources d’inspiration et de création.

Habitué des scènes musicales underground, il créé RAP-Real Artistic People, sa première marque de streetwear en 1984, ouvre une boutique, avant de se lancer à coeur et corps perdus dans la photographie.

Autodidacte,inclassable, pionnier du pop art marocain, fruit d’un melting pot d’influences, de la tradition maghrébine au style de la street londonienne, du hip-hop à la haute couture, du kitsch à la culture pop.

Ses œuvres majeures, de grandes compositions colorées reprennent les codes du pop art et de la photographie de mode contemporaine en mixant les icônes, les univers et les styles.

Engagé, de ces œuvres se dégagent humour et esthétique kitsch qui viennent renforcer son propos engagé. Il n’hésite pas à détourner l’imagerie de marques célèbres pour servir une réflexion entre autre sur la société de consommation et aborder également les questions politiques sur le port du voile et de l’identité.

“Je sais que le fait que certaines femmes dans mes photos sont voilées peut rendre mal à l’aise, mais regardez à quel point elles sont modernes et fières! Elles associent la tradition avec la mode pop, et je les trouve tellement fortes, tellement puissantes et absolument magnifiques” HJ.

Il revendique fièrement son attachement et son héritage du côté de photographes maliens tels que Malick Sidibé ou Seydou Keïta, évoquant à la fois la tradition de la photographie de studio en Afrique et l’esthétique glamour de la photographie de mode..

Son inspiration, il la puise de la vie, du quotidien, de ce qui l’entoure, les marchés, les souks. Il décline cet univers à travers différents objets, meubles et vêtements à la vente dans son atelier-boutique, comme des nattes, tables, coussins, babouches...

Surnommé le Andy Warhol marocain, il rit : « C'est une étiquette qui me colle à la peau, un tic de journaliste, de médias, une étiquette collée par la culture occidentale. » En fait, il préfère le surnom que lui a donné feu le chanteur Rachid Taha, lors de leur première rencontre : Andy « Wahloo », ce qui signifie « je n'ai rien » en arabe. Je trouve que cela me correspond parfaitement, puisque je ne travaille qu'avec des objets récupérés », ajoute-t-il malicieusement.

Voici un aperçu de l'exposition...